Les chauves-souris figurent parmi les animaux les plus menacés d’Europe, essentiellement à cause d’activités humaines !
Disparition des gîtes
La disparition de leurs gîtes constitue une menace importante sur les chauves-souris, que ce soit leurs gîtes de reproduction, d’hibernation ou de transit. La rénovation de bâtiments, l’aménagement des combles, la disparition ou la fermeture des souterrains, l’éclairage de monuments, la disparition des arbres creux, la rénovation des ponts… sont autant de menaces importantes !
En Auvergne, les programmes de sécurisation minière font ainsi disparaitre de nombreux gîtes, la rénovation des ponts et ouvrages d’art affecte régulièrement certaines espèces et l’éclairage de nombreux monuments les rend inaccessibles aux chiroptères. Pourtant des solutions existent !
Disparition ou dégradation des territoires de chasse
C’est une menace au double visage, essentiellement liée aux évolutions des méthodes agricoles et à l’urbanisation. Ainsi, l’intensification agricole entraine à la fois la disparition des haies, des vergers et des prairies naturelles au profit de cultures traitées de manière intensive en insecticides et autres pesticides. C’est la double peine des chauves-souris qui n’ont plus de territoires de chasse favorable et qui subissent également la disparition importante de leur principale ressource alimentaire les insectes. Dans certaines zones, l’abandon de certaines pratiques agricoles (pâturage par exemple) entraine aussi des évolutions au niveau des chauves-souris.
Par endroit également, l’urbanisation entraine la disparition de milieux de nature « commune » très favorables aux chauves-souris comme les vergers traditionnels, les zones bocagères périurbaines…
Ainsi en Auvergne, la plaine de Limagne n’accueille que très peu de chauves-souris en l’absence de haies et en raison de la pauvreté de la ressource alimentaire de cette zone pour ces animaux. Aux portes des grandes villes, plusieurs sites sont connus autour desquels la pression immobilière se fait sentir.
Mortalité directe
Si les chauves-souris ont peu de prédateurs naturels (Chouette effraie, Fouine), le Chat domestique peut lui se montrer spécialisé et capturé un certain nombre d’animaux. Mais une fois de plus, c’est l’homme par ses activités qui peut entrainer des mortalités fortes chez les populations de chauves-souris. Ainsi, il est maintenant bien connu et étudié que certaines routes sont de véritables cimetières à chauves-souris. Une nouvelle menace est également apparue avec la mise en place d’éoliennes, certains parcs pouvant tuer plusieurs dizaines d’animaux en quelques semaines !
En Auvergne, ces causes de mortalités directes ont été assez peu étudiées sauf pour le développement éolien. On peut toutefois regretter que plusieurs champs éoliens aient vu le jour sans expertise chiroptérologique digne de ce nom.